Accessibilité alimentaire : une agora intense et riche
Du 21 au 23 mars dernier, s'est tenue une agora dédiée à « l'Accessibilité pour tous à une alimentation de qualité sur notre territoire ».
Une agora est un laboratoire d'idées participatif, qui réunit différents acteurs concernés ou intéressés par la thématique. Elus, producteurs, associations, citoyens ont pu se rencontrer, partager leurs expériences, leurs idées, et créer des liens propices au renforcement des initiatives existantes mais aussi à l’émergence de nouvelles initiatives.
Organisé par le Groupe Local Colibris Pays-des-Sucs, en partenariat avec les associations Résiliacteurs 43 et Poles en Pomme, cet événement s'inscrit dans le cadre des efforts continus du Mouvement Colibris pour œuvrer à l l'avènement d'une société coopérative et plus respectueuse du vivant.
La première journée, jeudi 21 mars, à Yssingeaux, était consacrée à la sécurité du système alimentaire sur notre territoire. Des intervenants de qualité nous ont fait part des expériences qu'ils conduisent dans le domaine de la transition depuis déjà plusieurs années : Jean-Claude Mensch, maire d’Ungersheim, Daniel Le Blay, conseiller municipal chargé de l’agriculture à Mouans-Sartou (en visio), Guy Chapelle, maire de Saint Germain Laprade, Dominique Hays, président du Réseau Cocagne et président des Anges Gardins (en visio ), Sandra Szostak, en charge de la régie maraîchère municipale de Firminy, Emmanuel Coste, directeur du Jardin de Cocagne « Au fil de l’eau » et président du PAT Jeune Loire.
L'après-midi, un atelier proposait aux élus qui souhaitent s’engager dans la démarche de travailler concrètement à l'inscription du risque de rupture d’approvisionnement alimentaire dans leur Plan Communal de Sauvegarde, atelier animé par Alexandre Boisson et Marjolaine Gaudard, de Géorésilience.
En parallèle se tenait une table ronde sur le rôle des agriculteurs, dans laquelle étaient accueillis Xavier Romeuf, agriculteur, président de l’ADEAR43, Emmanuel Coste, président du PAT de la Jeune Loire et ses rivières, Bénédicte Pelloux-Prayer, animatrice du réseau des AMAP AURA, Hervé Fayet, agriculteur, administrateur de Haute-Loire Biologique, et Jérôme Suc, responsable du restaurant municipal de Saint-Germain Laprade.
Le vendredi 22 mars, à Brives Charensac, a permis la rencontre de travailleurs sociaux, bénévoles et bénéficiaires de l'aide alimentaire, et a mis en lumière les initiatives locales qui œuvrent en faveur de l'accessibilité à une alimentation de qualité, telles que les jardins partagés, les cantines ou restaurants solidaires, les caisses de solidarité alimentaire... Les élèves du collège Anne Franck de Brives Charensac ont pu témoigner du travail qu'ils conduit cette année pour offrir des paniers solidaires au sein de l'AMAP qu'ils ont mise en place depuis 2 ans dans leur établissement. Pour éclairer la réflexion, la matinée s'est ouverte sur une conférence de Gérard Boinon, agriculteur retraité, dont le parcours l'a conduit à passer d’une agriculture chimique et industrielle à une agriculture agro-écologique, auteur du livre « Le berger des mésanges bleues ». Tandis que Bénédicte Bonzi, auteure du livre « La France qui a faim », est venue partager le fruit de sa thèse en anthropologie sociale effectuée aux Restos du cœur, qui révèle les défaillances du système alimentaire à travers les impacts des politiques d’aide et de don.
Enfin le samedi 23 mars, à St Pierre Eynac, la projection du film « La part des autres », sur l’appauvrissement tant des producteurs que des consommateurs, a permis d'aborder le projet de Sécurité Sociale de l'Alimentation, pensé par un collectif d'organisations depuis 2019, qui travaille à l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, tel qu’il a été initié en 1946 : universalité de l’accès, conventionnement des professionnels réalisé par des caisses gérées démocratiquement, financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée. En Haute-Loire, un collectif réfléchit à une déclinaison locale de cette idée, à l'instar d'autres villes qui commencent à l'expérimenter.
L'après-midi de cette dernière journée a offert au public la possibilité de revisiter les pistes explorées et les projets en germe, à travers une restitution joyeuse des 3 journées d'agora.
Nous encourageons toutes celles et ceux qui s‘intéressent à ces questions à nous rejoindre dans cette démarche collective pour un avenir alimentaire plus fiable, plus durable et plus équitable.
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