L’heure est grave et nous
devons réagir auprès de nos
députés pour défendre nos
libertés associatives et
individuelles qui sont
attaquées de toute part par un
gouvernement qui ne considère
qu’une seule liberté
fondamentale, celle
d’entreprendre.
Ce mouvement a été initié de
longue date par Nicolas
Sarkozy après son tristement
célèbre « l’environnement, ça
commence à bien faire ». Nos
associations ont dû passer
sous les fourches caudines
pour obtenir agrément et
habilitation à participer au
débat public. Le mouvement
s’est poursuivi avec François
Hollande, dont les
gouvernements successifs ont
soigneusement écarté nos
associations de l’élaboration
des documents de cadrage de
l’urbanisme (comme les SCoT*
et le SRADDET**) et aussi
durement réprimé les
mouvements de contestation. On
retiendra la mort de
Rémi Fraisse au barrage de
Sivens.
La pression sur nos
associations et les donneurs
d’alerte s’est
considérablement amplifiée
avec Emmanuel Macron qui a
donné le ton en tournant le
dos aux corps intermédiaires
dans leur ensemble et en se
posant en interlocuteur direct
du peuple. La révolte des
« gilets jaunes » l’a obligé à
corriger le tir, mais la
Convention Citoyenne sur le
Climat et ses citoyens tirés
au sort relève de la même
tactique : les citoyens pris
individuellement sont plus
faciles à instrumentaliser que
la société civile organisée.
Le mouvement répressif vis à
vis des militants de
l’environnement s’aggrave de
manière alarmante, avec un
premier coup terrible : le
secret des affaires qui nous
prive de l’accès à
l’information. Il y a un an,
c’est la création de la
cellule Demeter de la
gendarmerie, mettant la force
publique au service des
intérêts privés de la FNSEA
pour réprimer les actes et
écrits hostiles aux activités
soutenues par ce syndicat. Le
recours en justice de notre
fédération nationale visant à
obtenir la suppression de la
cellule Demeter est toujours
en cours…
Aujourd’hui, loin de se
calmer, le mouvement
s’amplifie avec les lois
sécuritaires comme le projet
de loi « Respect des principes
républicains » qui prévoit un
« contrat d’engagement
républicain » pour recevoir
des subventions. La docilité
fera-t-elle partie de
l’engagement républicain ?
France Nature Environnement a
co-signé deux tribunes, l’une
dans Libération
et l’autre dans Le
Monde, pour dénoncer les
atteintes aux libertés.
Dernier épisode de cette
triste litanie : le rapport
de la mission d’information
parlementaire sur les moyens
de juguler les entraves et
obstructions opposées à
l’exercice de certaines
activités légales. Les
auteurs (Xavier Breton,
président de la mission
d'information, député LR de
l’Ain; Martine
Leguille-Balloy, rapporteuse,
députée LREM de Vendée et
Alain Pera, rapporteur, député
LREM de l'Aude) prennent
prétexte d’un incident grave
marginal et
déjà largement réprimé par le
Code pénal (l’incendie de
l’abattoir d'Hotonnes dans
l'Ain), ainsi que de faits
divers mineurs, pour s’en
prendre à la liberté
d’expression, une valeur
fondamentale de notre
démocratie. Pour eux, la
critique d’activités légales
comme l’agriculture intensive,
l’élevage industriel ou encore
la chasse de loisirs devrait
être passible de sanctions
pénales ! Espérons que notre
gouvernement ne suivra pas
leurs recommandations qui font
la part belle aux rêves les
plus fous d’une extrême
minorité de citoyens
(chasseurs, moins d’un
million en 2021, et
agriculteurs, moins de 800 000
en 2020). Avec de tels
principes, jamais la peine de
mort n’aurait été abolie !
Heureusement, FNE a refusé
d’être auditionnée.
Chers amis, les libertés de
pensée, d’expression et
d’actions n’ont jamais été
aussi menacées qu’aujourd’hui
par un gouvernement et des
partis politiques aux abois.
Ne nous laissons pas faire et
dénonçons au grand jour ceux
qui, sous prétexte de
sécurité, ne rêvent que de
nous bâillonner et nous
empêcher d’agir. Interpellons
nos élus pour qu’ils jouent
leur rôle de défenseurs des
libertés publiques, plutôt que
de voter en commission des
rapports d’information qui
n’auraient jamais dû voir le
jour.
Eric Feraille
Président de FNE AURA
*
SCoT : Schémas de
cohérence territoriale.
** SRADDET : Schémas
régionaux d’aménagement,
de développement durable
et d’égalité des
territoires.
Signez
maintenant la pétition !
Après la
proposition de loi
sécurité globale, ce
projet de loi est une
atteinte sans précédent
au socle de notre
République et menace nos
libertés les plus
fondamentales. Le
texte est débattu
cette semaine à
l’Assemblée et le vote
solennel aura lieu
mardi prochain 16
février, le temps
presse, signez et
partagez maintenant la
pétition !
Nous
avons interpellé tous
les députés, interpellez
le vôtre !
Le 29 janvier, nous
avons écrit à tous les
députés pour les interpeller
et leur rappeler que leur
engagement est indispensable,
interpellez votre député !
Comment faire ? Il vous suffit
de vous rendre sur la Liste
des députés par départements
du site de l'Assemblée
Nationale, de cliquer sur le
député de votre
circonscription puis sur
"Contact" à droite pour
obtenir son adresse mail et
c'est parti !