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Soirée spéciale Ciné/repas du samedi 21 novembre à l'Assemblée
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La Lorgnette (1) propose « Les maîtres fous » de Jean Rouch. Babeth Cultien s'associera avec Michèle Blumental pour préparer cette soirée très spéciale... Le film de Jean Rouch étant très court, il vous sera proposé tout un programme échafaudé avec minutie, cohérence et profondeur par nos deux complices.
- « Le Griot du métal » (27 mn) - Un film de Ata Messan Koffi (27 mn). C'est un premier film d'un étudiant. « Saint-Louis, Sénégal. Meissa Fall est un homme au destin lié au métal, vrai génie créateur mécanique, qui recycle des vélos pour en faire des objets d’art, chargés de sens et de symboles. Dans un rapport psycho-spirituel avec le métal, Meissa nous entraine par son truchement dans une expérience de l’image et du son, dans un voyage dans l’imaginaire des masques. »
- « Au pays des mages noirs » (12 mn) Premier documentaire de Jean Rouch, il montre une chasse à l'hippopotame chez les Songais du Niger. Et ce qui est intéressant c'est le montage dont Rouch n'a pas été l'auteur. Ça ouvre donc sur la question du montage, les intentions qui en découle....
- « Les maîtres Fous » (28 mn)
- « Sous les masques noirs » (9 mn) un film de Marcel Griaule datant de 1939.
Jean Rouch est né à Paris en 1917, il est le fils de Jules Rouch, marin, océanographe, météorologue qui participa avec Charcot à l'expédition du "Pourquoi pas". En 1937, Jean intègre L'École supérieure des ponts et chaussées. Lorsque la guerre éclate, il rejoint une unité qui a pour mission de stopper l'avancée des troupes Allemandes en détruisant des ponts stratégiques. Très vite, son diplôme en poche, il décide de fuir la France et devient ingénieur des travaux publics des colonies d'Afrique occidentale. Il se retrouve à Niamey, capitale du Niger où il se voit confier la responsabilité de tracer des routes bien droites à travers dunes, forêts ou rivières. C'est dans ce contexte qu'il assiste à un rituel de possession. Fasciné par ce qu'il vient de voir il décide de faire un compte rendu minutieux de la cérémonie et l'envoie à Marcel Griaule, le célèbre ethnologue. Pour Rouch, le tournant est pris, il décide de se consacrer pleinement à l'étude de l'ethnographie. Son terrain de prédilection restera longtemps l'Afrique de l'ouest, le Niger où il compte de nombreux amis. La caméra s'imposera très vite et les films vont se succéder pendant sa longue vie puisqu'il meurt en 2004, d'un accident de la route, dans sa deuxième patrie.
C'est en 1955 qu'il tourne Les maîtres fous. Un film choc, singulier et unique qui restitue un rituel de possession de la secte des Haouka, travailleurs nigériens qui sont soldats, travailleurs de force, petits voleurs à la tire, dans ce qui est aujourd'hui le Ghana. On se trouve plongé dans le contexte de l'époque, celui de la colonisation en Afrique Noire.
Il faut voir ce film, laisser tomber les préjugés, se laisser saisir par les images et écouter le commentaire de Jean Rouch, commentaire qu'il fera à chaud, lors de la première projection au Musée de l'homme et qui provoquera des réactions très violentes de la part des intellectuels africains et des ethnologues présents ce jour là.
Peut-être qu'après avoir vu ce document exceptionnel vous aurez envie d'échanger, de réagir, de donner votre avis, de comprendre et ce sera alors l'occasion de participer à un débat passionnant.
Babeth Cultien
1 - NDLR : La Lorgnette est un site pour mutualiser l’information. http://lalorgnette.info/
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