Par ici la danse, un festival qui s'ouvre au monde et traverse les frontières !

 

 

 

 

 

 

Cette année 2015, le Festival Par ici la danse a accueilli pour sa sixième édition, plus de cinq cent personnes, venus de Saint-Agrève et plus largement de toute la Communauté de Communes Val'Eyrieux : le Cheylard,  Saint-Martin de Valamas, Vernoux-en-Vivarais, Lamastre, Désaignes, Labatie d'Andaure et du Plateau Vivarais-Lignon. Bien au-delà, un public, averti, passionné ou découvreur s'est déplacé de Berlin, Paris, Lyon, Saint-Etienne, Marseille...

Le Festival Par ici la danse s'est terminé dimanche 30 août par une Jam, une rencontre en danse libre entre les stagiaires de Julyen Hamilton et quelques personnes du public qui avaient envie d'expérimenter. C'est grâce à L'Art Sème que des artistes d'envergure international tel que Julyen Hamilton viennent jusqu'ici partager leurs savoirs avec une trentaine de personnes de 16 à 60 ans, danseurs professionnels, amateurs confirmés ou non et des novices...

 

 

 

Stagiaires

 

        La salle des Arts et des Cultures portait bien son nom tout au long de cette rencontre exceptionnelle. Accueillant l'Art sous bien des formes, avec la très belle exposition d'œuvres de Manuel Van Thienen intitulée Mouvement(s), des sculptures de bois choisis par l'artiste, pour leurs formes naturelles inspirant un geste en suspend, et des pièces en terre cuite avec la technique Raku.

 

 

Exposition des œuvres de Manuel Van Thiene

 

        La venue d'Elisa Trocmé, musicienne Toulousaine, descendante de la famille célèbre du Chambon sur Lignon a même permis de faire connaître le Festival et la ville de Saint-Agrève au-delà de l'Atlantique !! Présidente d'honneur, celle-ci a été présente toute la semaine pour vivre au quotidien tous les instants, en participant dès le premier jour au vernissage de l'exposition, en compagnie des danseurs stagiaires.

 

 

Elisa Trocmé

 

Elle a particulièrement tenu à s'exprimer lors de l'inauguration qui a eu lieu le jeudi 27 août sur la Place de Verdun à Saint-Agrève pour lancer la table ronde en présence de tous les artistes invités. Pour la directrice artistique, Lisa Gimenez, l'idée était de se rendre présent et visible au cœur de la commune pour inviter la population à la rencontre. Pari gagné ! Ils étaient venus nombreux pour échanger avec les artistes et goûter à des instants de danse et de musique auquel s'est associé le musicien Pilou Guenette de Lamastre. En effet, après une danse orientale interprétée par Pauline Ata, de la Compagnie de Valence Tangerine, les participants au stage intensif, dirigé par Julyen Hamilton, ont présenté une danse improvisée, transformant ainsi l'espace de l'amphithéâtre, dans le sable mouvant...

 

La soirée s'est poursuivie à la Salle des Arts et des Cultures avec La valse des Anges de la Cie d’un Jour for rêveur implanté à Nantes, qui nous a offert une chorégraphie de Noelle Dalsace en duo avec Armelle Gassie : un spectacle inspirée du film de Wim Wenders, Les ailes du désir d'une poésie émouvante et une gestuelle d'une grande précision avec une agilité naturelle qui coule comme un ruisseau de montagne et survol l'espace comme un faucon en plein essor.

 

 

 

La table ronde

 

 

        Vendredi 28 le Collectif Tout Terrain de Labatie d'Andaure nous a présenté la première de Tant bien que mal, une pièce théâtrale tragicomique sans paroles, histoire d'une grossesse qui n'en finit pas, entrecoupée de scènes cauchemardesques : la naissance, les rapports pas toujours faciles entre une mère et sa fille, la vieillesse et la maladie et la mort. Un travail en cours qui promet.

 

        Samedi 29 août fût une journée chargée en activités avec les Ateliers découvertes où le public pouvait découvrir les pratiques des artistes invités : Julyen Hamilton offrant une initiation d'un travail, en conscience du lieu, de la relation entre soi, le sol, l'espace et les autres, à travers les objets; Pauline Ata de la Cie Tangerine offrait une initiation à la danse orientale, gestuelle gracieuse et enchanteresse; Le Collectif Tout Terrain, à partagé sa pratique gestuelle théâtrale et des jeux d'échanges ; Noëlle Dalsace danseuse et circassienne nous a invité à rentrer dans le mouvement en souplesse, en prenant conscience de nos limites et nous révélant comment les dépasser en douceur.

 

Le soir, nous avons pu voir les sept danseuses de la Cie Tangerine, danseuses amateures de haut vol, présentant de nombreuses chorégraphies de Pauline Ata inspirées par des danses d'Orient, d'Inde, de Bali, de Tahiti, et même du Jazz et du Hip Hop, sur des musiques surprenantes parfois décalées. À chaque danse son costume, tous magnifiques, d'une qualité esthétique exceptionnelle, créations réalisées par Régine Arnaud, la directrice artistique. Elles nous ont enchanté par leur grâce faisant preuve de professionnalisme avec des changements constants de costumes entre chaque scène.

 

Après une pause permettant au public de discuter avec les artistes, nous avons assisté à la présentation détonnante des stagiaires qui nous ont régalé avec des pièces improvisées sous la direction de Julyen Hamilton, restituant ainsi le travail exigeant accompli tout au long de ce stage très intensif.

Son spectacle Play une composition instantanée, mêlant poésie et danse, un spectacle d'une intensité Shakespearienne sur une scène presque dépouillée, jouant d'ombres et de lumières,utilisant des objets avec visiblement une histoire parfois très ancienne, comme la hache qui se mue en sceptre transformant un bûcheron en Roi Lear, une clôture en piquet de bois posée en tas qui devient, radeau, instrument de torture, traineau, muraille puis trône. Julyen visiblement accablé par le poids des années, rajeuni devant nous, bondissant avec des sauts fulgurants dans un univers qui transgresse le temps, le lieu, les objets, les mots... utilisant sa langue maternelle l'anglais, sans que cela n'entrave le plaisir du spectateur qui perçoit la dramaturgie se déroulant sous ses yeux.

 

 

Pendant la brocante de Rochepaule

 

 

Le festival Par ici la danse est à l’image du projet que porte l'association L'Art Sème pour le développement culturel. Une approche métissée à travers les cultures quelqu'elles soient, des arts diversifiés, la rencontre des territoires proches et éloignés, entre des populations diverses et de toutes générations.